Paul Jaeger : le réalisateur au Canon

par Elise Dufourg

La Kino Session, concept québécois à l’origine, est une association qui s’est implantée à Bordeaux. Au fil du temps et d’une notoriété grandissante, elle s’installe dans d’autres villes, comme Paris et Strasbourg. Son leitmotiv : « Faites bien avec rien, faites mieux avec peu, faites le maintenant ».

Simple ! Sur un délai de 8 semaines, vous devez réaliser un court-métrage de 5 minutes, autour d’un thème et d’une contrainte. Le succès est immédiat et Kino Session devient une référence en matière de création audiovisuelle. Pour la réalisation de ces courts-métrages, les reflex numériques se sont de plus en plus démocratisés auprès de nombreux vidéastes et réalisateurs pour leurs qualités techniques. Voici l’exemple de l’un d’entre eux: Paul Jaeger.

Paul Jaeger, participant actif, a fait sa formation audiovisuelle sur le terrain. Il a travaillé dans des petites boîtes de production en tant que cadreur/monteur. Le manque de place laissée à la créativité l’a poussé à monter sa propre association Ma Lucarne, en 2004, qu’il quitte 4 ans plus tard pour se lancer dans la production de ses propres courts-métrages. Et depuis 2010, il est producteur/réalisateur pour la société de production Barnum Films.

Paul est l’un de ceux qui tournent principalement avec un reflex numérique, le Canon EOS 5D, et nous parle de son travail.

Bien avant le Canon, il est passé par plusieurs phases d’évolution pour ses courts-métrages : de la caméra Super 8 (format 8mm le plus utilisé par les cinéastes amateurs et, surtout, plus courant et moins onéreux) à la caméra RED One (utilisée pour tourner des longs-métrages tels Pirates des Caraïbes 4 ou The Social Network – elle dispose d’un capteur 4K super 35 et propose plusieurs modes de ralentis), en passant par Nikon. Jusqu’au jour où il découvrit le Canon EOS 5D : il ne toucha plus aux autres depuis. Le reflex numérique reste pour lui le meilleur rapport qualité/maniabilité.

Les raisons ?

Les principales qualités du reflex numérique, comparé à la caméra DV (qui permet d’enregistrer des vidéos sur cassettes en numérique en faible compression), sont les différences de sensibilité pour les prises en basse lumière ainsi que la large possibilité de choix des optiques et l’autonomie de l’appareil, la batterie d’un reflex numérique tenant plus longtemps que celle d’une caméra numérique. Peu (voire aucune) de caméras DV proposent de faire de la macro ou de vous faire profiter d’un fort zoom optique de qualité. Qui plus est, le travail sur bande demande plus de temps avec plus de difficultés pour la DV, tandis qu’avec le reflex numérique, le chargement des fichiers se fait directement et en cas de mauvaise prise, il n’y a qu’à effacer le fichier non désiré et s’épargner un tri long et fastidieux.

Pour ce qui est du matériel, l’EOS 5D possède un capteur 35 mm et offre donc un piqué optimum. Pour le tournage de nuit, l’appareil capte la lumière bien mieux que l’oeil humain et rivalise de loin avec la caméra RED, qui ne propose pas autant d’avantages. Paul Jaeger, pour certains projets, travaille également avec la version EOS 7D du Canon, pour la simple raison qu’il permet de tourner en 60 images secondes, donnant ainsi un rendu des ralentis bien plus fluide. Il avoue avoir adopté Canon et ne changerait pour rien au monde.

Pour la phase du montage, Paul Jaeger exprime sa satisfaction pour l’ensemble Première/After effects d’Adobe, les deux se complétant parfaitement et permettant des aller-retours fluides et sans pertes entre montage, étalonnage et compositing. Il en sort un résultat d’une qualité égalable à un tournage HDV. Souhaitant prochainement acheter une station de montage Mac, il pense tout de même continuer à travailler avec ces mêmes logiciels.

Voici comme exemple de son travail son clip vidéo « Boy you are an Alien » tourné pour April Shower. Paul reconnaît que le plus difficile, lors du tournage, fut de maintenir le point sur la prise pour pouvoir travailler sur une profondeur de champ très courte, et de supporter la chaleur sous le costume d’alien durant le tournage en plein été.