La focale fixe 24 mm est trop souvent négligée. Vous pensez au 35 mm pour la rue, au 50 mm pour les situations générales, voire au 85 mm pour le portrait. Pourtant, choisir un objectif 24 mm a un intérêt particulier : il vous oblige à vous approcher et à composer avec précision. Il ne pardonne pas l’à peu près, il demande de l’intention. C’est ce qui en fait un objectif attirant.
Voici 7 raisons pour choisir un objectif 24 mm fixe ainsi que les différents modèles du moment pour votre boîtier Nikon.
A l’attention des utilisateurs de boîtiers Nikon APS-C : pour disposer d’une focale qui cadre comme un 24 mm avec un boîtier Nikon APS-C, prenez en compte le facteur de conversion x 1.5. L’équivalent 24 mm en APS-C est donc un objectif de focale 16 mm (16 x 1,5 = 24 mm).
Tous les 24 mm pour Nikon chez Miss Numerique
1 – Angle de champ d’un objectif 24 mm : comment cadrer plus large sans déformer
Choisir un objectif 24 mm, c’est choisir une focale grand-angle, plus courte que le 35 mm et bien plus immersive que le 50 mm dit ‘standard’.
Sur un boîtier plein format, le 24 mm offre un angle de champ d’environ 84°, ce qui en fait un objectif idéal pour capturer une scène dans son ensemble sans basculer dans les déformations extrêmes d’un 14 ou d’un 20 mm.
Historiquement, les photographes utilisaient le 50 mm comme objectif standard, parfois le 35 mm pour gagner en souplesse, ou le 28 mm pour le reportage. Le 24 mm, lui, était plus rare. Même lorsqu’il s’est démocratisé, il est resté réservé aux situations exigeant un champ très large : photo d’architecture, paysage, action rapprochée.
Avec l’arrivée de zooms performants démarrant souvent à 24 mm (24-70 mm, 24-120 mm, 24-200 mm), l’usage d’un 24 mm fixe est devenu moins courant.
Pourquoi choisir un 24 mm fixe aujourd’hui ? Parce qu’il oblige à penser l’image sans la facilité offerte par le zoom. Il offre un unique cadre très large, qui montre les éléments périphériques et révèle le contexte autour du sujet. Ce n’est pas un choix de facilité, c’est un choix de narration visuelle.
2 – Un objectif 24 mm pour tout faire : paysage, rue, intérieur, portrait
Vous pensez peut-être que le 24 mm est trop large pour être polyvalent. C’est une erreur. S’il est vrai qu’il impose une certaine rigueur dans la composition, il peut se révéler très souple à l’usage si vous prenez le temps de l’apprivoiser.
Le 24 mm permet de couvrir des sujets variés : paysage, architecture, reportage urbain, scène de vie, intérieur étroit, voire portrait contextuel si vous savez jouer avec la proximité.
Là où un 35 mm commence à isoler le sujet, le 24 mm raconte, met en perspective. Il ne resserre pas les plans comme un téléobjectif, mais il ne déforme pas autant qu’un ultra grand-angle (comme le 14 ou le 20 mm), ce qui le rend plus naturel qu’on ne le croit.
3 – Photographier le sujet dans son environnement avec un objectif 24 mm
Si votre intention est de montrer un sujet dans son cadre de vie, dans sa rue, dans son décor naturel, en étant proche de ce sujet, alors le 24 mm est une focale à envisager sérieusement. Elle est judicieuse dès qu’il s’agit de contextualiser et de montrer une scène complète plutôt que d’isoler un détail.
Le 24 mm capte l’ensemble de la scène et donne au spectateur des repères : un arrière-plan lisible, des premiers plans intéressants, une dynamique avant-arrière qui donne envie d’explorer l’image.
Il y a toutefois un risque : noyer le sujet dans une scène à la composition mal maîtrisée. Le 24 mm exige une grande précision dans la composition : choix du point de fuite, hiérarchie des plans, jeu sur la profondeur et le graphisme.
Si vous l’utilisez sans intention, vous obtenez une image confuse. Mais si vous prenez le temps de composer avec soin, vous gagnez en impact, en narration, et le sujet devient évident.
4- Se rapprocher du sujet : l’implication qu’impose le 24 mm
Photographier au 24 mm, c’est utiliser une focale de proximité. Vous ne pouvez pas rester à distance. Si vous voulez que votre sujet ait de la présence, il faut vous en approcher. Beaucoup. C’est à ce prix que l’image devient vivante, que vous allez plonger le spectateur dans la scène.
Pour arriver à cette proximité, vous ne vous cachez pas, vous vous montrez. Cela change tout : dans la rue, vous allez au face-à-face. En reportage, vous partagez l’espace avec ceux que vous photographiez. Le 24 mm révèle autant le sujet que votre manière d’être là. Vous n’observez plus : vous participez.
5- Photographier en basse lumière avec un 24 mm f/1.8 ou f/1.4
Le 24 mm fixe, surtout s’il ouvre à f/1.8 ou f/1.4, est un outil précieux dès que la lumière baisse. Là où un zoom classique vous limite à f/4 ou f/2.8, un 24 mm lumineux vous ouvre de nouvelles possibilités. Vous pouvez continuer à photographier à main levée, sans trépied, sans flash, avec des temps de pose longs que vous n’oseriez pas tenter avec une focale plus longue.
C’est une question de physique : plus la focale est courte, moins les effets du bougé sont visibles. Avec un 24 mm, vous pouvez descendre facilement au 1/20 s, voire moins, si votre boîtier est stabilisé et que vous ne tremblez pas.
Ajoutez une grande ouverture et vous obtenez un objectif idéal pour les scènes de nuit, les ambiances de soirée en intérieur, les ruelles peu éclairées, les églises ou les musées. Vous captez l’atmosphère sans perturber la scène avec un flash.
Contrairement à ce que vous pensez peut-être, le 24 mm permet aussi de jouer avec la profondeur de champ. Certes, il isole moins qu’un 85 mm, mais à pleine ouverture et en vous approchant de votre sujet, vous obtiendrez un arrière-plan doux, progressif, qui fait ressortir le sujet tout en gardant le contexte visible.
6- Un objectif 24 mm compact et léger : l’optique idéale pour voyager
Le 24 mm a aussi l’avantage de la discrétion. Dans sa version fixe, c’est un objectif bien plus compact et léger qu’un zoom expert. Il se glisse facilement dans votre sac photo, ne déséquilibre pas le boîtier, et le transforme en appareil de reportage discret et réactif.
Sur le terrain, c’est une vraie liberté. Pas besoin de trépied, pas besoin de sac énorme, pas besoin de vous faire remarquer avec un gros zoom qui ressemble à un téléobjectif.
Avec un 24 mm fixe, vous passez inaperçu. C’est un avantage quand il s’agit de photographier sans perturber la scène, ou simplement de voyager léger sans sacrifier la qualité.
Son format compact est idéal pour cadrer à hauteur de hanche ou travailler rapidement, sans viser. Moins de poids, moins de volume. C’est ce qu’il faut pour la photo de terrain, de rue ou de reportage.
7- Quel objectif 24 mm choisir sans se ruiner : les meilleurs modèles pour Nikon
Le 24 mm fixe a longtemps été considéré comme une optique spécialisée, donc coûteuse. C’est moins vrai. Les versions récentes ouvrant à f/1.8 sont accessibles et offrent une qualité optique remarquable pour un tarif encore abordable.
Sur monture Nikon Z, le NIKKOR Z 24 mm f/1.8 S s’adresse aux passionnés, mais il existe aussi des alternatives pour les budgets plus serrés.
Si vous utilisez un reflex à monture F, vous pouvez même trouver des 24 mm f/2.8 d’ancienne génération, petits, légers, très corrects dès f/4. Sur le terrain, vous l’utiliserez souvent à f/5.6 ou f/8, là où la netteté est optimale. Inutile de chercher une grande ouverture si votre priorité est la compacité et le budget. C’est une excellente manière de découvrir le grand-angle sans craquer pour un zoom pro ou des objectifs surdimensionnés.
Comparatif des objectifs 24 mm Nikon et compatibles à connaître
Voici les principaux modèles disponibles à ce jour (mai 2025). Les objectifs en monture F peuvent s’utiliser sur les hybrides Nikon Z avec la bague FTZ.
Objectifs NIKKOR en monture Z (hybrides)
- NIKKOR Z 24 mm f/1.8 S : une optique haut de gamme pour les hybrides Nikon Z. Très bonne qualité optique, homogénéité, excellente à pleine ouverture. Tarif autour de 1.200 euros.
Objectifs NIKKOR en monture F (reflex)
- Nikon AF-S NIKKOR 24 mm f/1.4 G ED : optique pro très lumineuse et qualitative, mais imposante – autour de 2.200 euros.
- Nikon AF-S NIKKOR 24 mm f/1.8 G ED : version plus abordable et plus légère, très bon piqué, bonne gestion des distorsions – environ 850 euros.
- Nikon AF NIKKOR 24 mm f/2.8 D : ancienne version compacte, très correcte à f/5.6 ou f/8, bon choix pour petits budgets – environ 200 euros.
Objectifs compatibles chez les opticiens indépendants
- Sigma 24 mm f/1.4 DG HSM Art : excellent piqué, grande ouverture, mais gabarit imposant – environ 850 euros.
- Samyang 24 mm f/1.4 ED AS IF UMC : bon rapport qualité/prix pour une optique manuelle – environ 450 euros.
- Tamron SP 24 mm f/2.8 Di III OSD M 1:2 : pour monture Sony uniquement pour l’instant, mais Tamron propose aussi un 24 mm f/1.4 dans certaines gammes reflex.
À noter : certains 24 mm très anciens ou manuels existent aussi chez Voigtländer, Zeiss ou Laowa, souvent en monture F avec mise au point manuelle. Ils s’utilisent cependant très facilement sur un Nikon Z avec une bague FTZ et l’assistance à la mise au point dans le viseur.
Le 24 mm est une optique qui bouscule vos habitudes et vous pousse à créer différemment. Autant de raisons de l’essayer, non ?
QUESTION : Vous utilisez un objectif 24 mm fixe, quel autre avantage lui trouvez-vous ?
Tous les 24 mm pour Nikon chez Miss Numerique
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