Cet article fait partie de la série documentaire en 11 épisodes consacrée à l’histoire de Nikon.
Avec cet ultime chapitre, nous entrons dans une ère qui a bouleversé toute la photographie : le passage de l’argentique au numérique.
👉 Retrouvez la présentation complète et le sommaire des épisodes sur la page dédiée à l’histoire de Nikon.
👉 Lisez les épisodes précédents :
Épisode 1 – Nippon Kogaku et le Baron Iwasaki (1917-1945)
Épisode 2 – Les télémétriques Nikon S et SP (1945-1960)
Épisode 3 – le Nikon F (1959)
Épisode 4 – les objectifs mythiques Nikon NIKKOR mythiques
Épisode 5 – les Nikonos
Épisode 6 – Le Nikon F2
Épisode 7 – Le Nikon F3
Épisode 8 – Les Nikon F4, F5 et F6
Épisode 9 – Nikon et le 7ème Art
Épisode 10 – L’aventure spatiale Nikon
Aux origines du numérique Nikon
Avant même que le numérique ne devienne une réalité commerciale, Nikon explorait déjà des voies hybrides.
À la fin des années 80, l’industrie photo pressent le basculement technologique, mais personne ne sait encore à quoi ressemblera la photographie digitale.
En 1988, Nikon dévoile le QV-1000C, un appareil magnétique utilisant des disquettes, entièrement pensé pour la presse. Il s’agit moins d’un appareil photo numérique que d’un pont entre deux mondes : celui du film, et celui de la transmission électronique rapide des images.
Le numérique n’est pas encore là… mais l’idée, elle, est déjà lancée.
Kodak et Nikon : une alliance fondatrice
Dès 1989, l’armée américaine commande à Kodak un système photographique électronique embarqué. Kodak développe ce qui deviendra le DCS 100, basé sur un Nikon F3 profondément modifié.
Capteur d’un mégapixel, transmission satellitaire, modules externes : les premiers « reflex numériques » de l’histoire portent déjà la signature Nikon sur leur mécanique.
Cette alliance Kodak/Nikon donnera naissance à une génération complète d’appareils : Kodak DCS 200, 315, 460, 660, et l’aboutissement, le DCS 760, construit sur un châssis de Nikon F5.
Le premier plein format numérique existant sur un boîtier Nikon sera même… un Kodak : le DCS 14n, basé sur un Nikon F80.
Une époque pionnière, pleine d’audace et de limites techniques, mais essentielle pour la suite.
Fuji et la parenthèse des Nikon E
Fuji, également en avance sur le numérique, s’associe à Nikon pour créer la série E (E2, E3) : des appareils hybrides dotés d’une optique interne et d’un téléconvertisseur numérique intégré permettant de conserver un champ couvert équivalent au 24×36.
Innovants, complexes, chers, et finalement trop en avance, ces boîtiers ne survivront pas. Mais ils auront permis à Nikon de préparer ce qui vient ensuite.
1999 : le Nikon D1 change tout
L’année 1999 marque un tournant historique. Avec le Nikon D1, Nikon sort son premier reflex numérique 100 % maison.
Capteur 2,7 Mpx, ergonomie du Nikon F5, vitesse, robustesse, cohérence système : le Nikon D1 devient instantanément la référence des photographes de presse. Le numérique n’est plus un gadget : il devient un outil de production sérieux.
Le D1 ouvre la voie aux D1H/D1X, puis au Nikon D2X et D2H, qui définissent progressivement ce qu’est un reflex numérique professionnel.
Le Nikon D3 : la maturité du plein format
En 2007, Nikon crée une onde de choc avec le Nikon D3, son premier capteur FX plein format.
12 Mpx seulement… mais une qualité d’image d’une pureté inégalée : hautes sensibilités propres, dynamique exceptionnelle, autofocus redoutable, robustesse absolue.
Le Nikon D3 n’a pas seulement convaincu : il a converti. La presse, le sport, l’animalier, la mode… toute la photo professionnelle bascule.
Le D3 restera l’un des boîtiers les plus respectés de toute l’histoire Nikon.
Nikon D4, D5, D6 : la maîtrise totale du reflex pro
Avec le D4, Nikon améliore vitesse, réactivité, transmission réseau et qualité d’image.
Le Nikon D5 puis le Nikon D6 poussent ces avancées à leur ultime perfection.
Les reflex professionnels Nikon deviennent des outils robustes, conçus pour livrer une image nette, précise et transmissible instantanément, partout dans le monde.
Le Nikon D6 restera probablement le dernier reflex professionnel conçu par Nikon. Une fin de cycle historique.
Le Nikon Df : hommage et parenthèse dorée
Parmi les boîtiers marquants de cette époque, le Nikon Df occupe une place unique. Capteur de D4, ergonomie argentique, design vintage, version gold ultra-limitée : un appareil qui aura marqué les photographes passionnés, autant pour son style que pour sa performance.
Aujourd’hui, le Nikon Zf occupe cette place chez les fidèles de la marque. Le Df, quant à lui, incarne l’idée que le numérique peut être moderne… sans renoncer à l’âme du geste photographique.
Vers l’ère des hybrides Nikon Z : une nouvelle histoire commence
Avec l’arrivée des hybrides Nikon Z, une nouvelle page s’ouvre : meilleure stabilisation, meilleure vidéo, nouvelles optiques, performances accrues, transmission intégrée, workflow moderne.
Les reflex s’effacent, mais ce qu’ils ont apporté demeure : la rigueur, la fiabilité, l’exigence technique.
Cet épisode 11 clôt la saga des boîtiers historiques, et ouvre celle d’un futur dont Nikon écrit chaque jour les lignes.
Thierry Ravassod, témoin et gardien de cette révolution
Comme dans les précédents épisodes, Thierry Ravassod apporte son regard d’historien et sa connaissance intime des prototypes, des séries limitées, des anecdotes de terrain. Il transmet une mémoire essentielle : celle des photographes, des ingénieurs, et des machines qui ont fait le passage au numérique.
FAQ : Nikon et la révolution numérique
Quand Nikon a-t-il commencé à travailler sur le numérique ?
Dès 1988 avec le QV-1000C, bien avant l’arrivée des cartes mémoire.
Quel a été le premier reflex numérique Nikon ?
Le Nikon D1 en 1999, premier boîtier 100 % conçu par Nikon.
Pourquoi Kodak utilisait des boîtiers Nikon ?
Parce que la monture F et la fiabilité mécanique Nikon constituaient une base idéale pour leurs systèmes numériques DCS.
Quel est l’intérêt du Nikon D3 dans l’histoire ?
Premier plein format Nikon, il a légitimé le numérique dans tous les domaines professionnels.
Le D6 est-il vraiment le dernier reflex Nikon ?
Très probablement. La transition vers les hybrides Z est désormais actée depuis 2018.
Qu’est-ce que le Nikon Df ?
Un reflex numérique au look argentique, doté du capteur du D4, produit également en version gold ultra limitée.
Pour aller plus loin
👉 La page complète de la série Histoire Nikon
👉 L’épisode précédent : L’aventure spatiale Nikon

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