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Cent jours avec le Nikon D3s par Hervé le Gall – 2ème partie

Hervé Le Gall, photographe de concert passionnant et passionné, nous livre son analyse des 100 premiers jours passés avec son nouveau Nikon D3S. Dans une première partie de cette analyse, Hervé nous expliquait pourquoi il avait fait le choix de changer de marque de matériel photo et de se convertir au D3S. Voici la seconde partie de cet article qui nous permet de découvrir la part d’ombre propre au Nikon D3S, ce qui fait que pour le photographe ce boîtier, et le système optique associé, peuvent encore être améliorés.

par Hervé Le Gall pour Nikon Passion

Le Nikon D3S et les optiques Nikon

C’est du côté des optiques que mes craintes étaient les plus élevées. Je savais que le D3s surclassait ses concurrents sur bien des points. La gestion des hauts iso introduite par Canon sur son 1D Mark IV frôlait le pathétique, par exemple, quand on la comparait avec des images produites par un D3S. En revanche, côté optiques, Canon propose une gamme d’exception (L), tant en qualité qu’en complétude et pour des prix souvent inférieurs, même si la tendance actuelle va plutôt vers une certaine égalité tarifaire.

Chez Nikon, j’ai opté pour le 70-200mm f/2,8 VRII et pour le 24-120mm f/4 que j’avais testé sur un D700 et qui m’avait fortement impressionné. Je dois à la vérité de dire que sur le terrain, j’utilise surtout le 70-200. Monté sur le D3S, c’est un caillou merveilleusement polyvalent, même sur des salles de tailles restreintes. Mais rappelons que le D3s est un boîtier full frame (une autre de ses grandes qualités) et que dans ce cas 70mm est un vrai 70mm, pas un 90 et encore moins un 112mm, si vous voyez ce que je veux dire. Bref, le 70-200 de Nikon est une optique claire, lumineuse, merveilleusement réactive, polyvalente, et malgré toutes ces qualités peut-être un léger poil en dessous du mythique équivalent 70-200 de Canon (nostalgie quand tu nous tiens…).

Ari Hoenig Vauban 2011 par Hervé le Gall

Du côté du 24-120, malgré une ouverture à f/4, Nikon a fait très fort en réalisant un traitement nano cristal sur chaque lentille, ce qui procure un sentiment de luminosité assez incroyable. En fait, à travers le viseur du D3s j’ai toujours le sentiment d’avoir une optique à f/2,8. Et puis j’aime bien la plage de focale très étendue, de 24 à 120mm ce petit caillou permet de faire beaucoup de choses. Ce qui me manque, finalement, c’est un bon petit 50mm bien lumineux, à f/1,4. Ce sera chose faite sous peu, un bon de commande devrait partir la semaine prochaine.

Nikon D3S. Sa part d’ombre.

Alors ? Heureux ? Comme disait ma grand-mère, la perfection n’existe pas en ce bas monde ! Elle avait raison et le Nikon D3S n’échappe pas à la règle. Mais même si sa part d’ombre est vraiment réduite à la portion congrue, elle existe et rien de mieux que le terrain pour les débusquer.

Bon, d’abord, ce boîtier pèse trois tonnes. Dans le temps, on disait que les photoreporters pouvaient planter les piquets de leur tente avec leur boîtier reflex, quand on voit un D3s c’est l’impression qu’il donne. Le reflex solide, incassable, capable d’affronter les cauchemars climatiques les plus extrêmes. Bien pensé, bien construit, il est cependant lourd. Mon D3s et son 70-200 accusent à la pesée 3150 grammes. Oui, je vous entends déjà me dire que c’est comme ça, que c’est le prix à payer pour embarquer un matos de ce calibre et qu’ailleurs c’est pas mieux. Sur ce dernier point, pour avoir promené un EOS 1D Mark IV et son 70-200 tout un été, je ne peux que confirmer. Bon, en même temps, j’aime bien sentir que mon boîtier ne va pas m’échapper, avec le D3s de ce côté là, je suis gâté, on le sent bien.

Charles Gayle au Vauban 2011 par Hervé Le Gall

Tiens et pendant que j’y pense, l’autonomie de la batterie est simplement sidérante. Je passe aussi sur les petits détails énervants qui ne sont évidemment pas du fait de Nikon, comme le positionnement des boutons, en particulier ce satané bouton loupe ! En revanche le réglage diaph vitesse avec deux boutons en vis à vis, c’est, comment dire ? Tellement naturellement ergonomique qu’on se demande comment Canon a pu passer à côté de ça.

En revanche, Nikon aurait pu s’inspirer de Canon pour faire une molette de navigation arrière (utilisée pour sélectionner le collimateur actif) un poil plus grande. Il n’est pas vraiment aisé de l’utiliser pendant un shooting. Concernant les collimateurs, certains utilisateurs leur reprochent un espacement trop réduit et souhaiteraient les voir couvrir plus d’espace sur le viseur. Avec la pratique c’est un reproche auquel je n’adhère pas. En concert, où par définition tout va très vite, la sélection manuelle du collimateur peut se révéler être un exercice assez sportif.

En revanche un point m’a vraiment interpellé, c’est la profondeur de champ à pleine ouverture nettement plus réduite du D3s que sur le boîtier de Canon, EOS 1D Mark IV. Pour avoir utilisé les deux boîtiers avec des optiques identiques (70-200 f/2,8) sur des spots de prise de vue identiques, j’ai remarqué que j’avais une profondeur de champ plus réduite avec le D3s qu’avec le EOS 1D Mark IV. En clair, avec le D3s, une mise au point sur le front et le nez est flou. Avec le 1D Mark IV, j’avais plus de latitude. Cette différence est due à la taille du capteur. Plein format pour le Nikon D3s, le capteur APS-H du Canon EOS 1D réduit la surface d’un tiers et augmente par voie de conséquence la profondeur de champ de manière sensible.

C’est un des travers majeurs du D3s, son extrême sensibilité à pleine ouverture et en concert ce défaut peut s’avérer très gênant. En mode spot, si la mise au point est faite à un endroit précis, que je recadre et que le sujet bouge peu ou prou, la photo est floue sur la zone initialement mise au point. D’où l’intérêt de choisir son collimateur et d’affiner ses réglages d’autofocus. Sur ce point, le D3s propose un paramétrage de boîtier poussé jusqu’au moindre détail, pour que chaque utilisateur fasse du D3s « son » boîtier.

Chicago Blues Festival Vasti Jackson au Vauban 2011 par Hervé Le Gall

En conclusion

Ces jours passés je recevais à Brest, chez moi, mes filles. L’une d’entre elles me fit remarquer avant de me quitter qu’on n’avait pas du tout parlé photo et encore moins technique, galères, soucis, ajoutant que je semblais apaisé. C’est vrai. D’ailleurs je crois que c’est Steve Jobs qui disait que la technique est là pour se faire oublier, privilégiant les compétences de l’utilisateur.

Je reçois régulièrement des demandes sur mon blog, Shots.fr, d’utilisateurs amateurs ou passionnés qui se demandent quel boîtier ou quelle marque choisir, comment mettre en adéquation leur besoin ou leurs envies. Finalement, le bon appareil photo, c’est celui qui se fait oublier, avec lequel vous n’avez pas (trop) de galères pour réaliser l’image qui vous fait envie. Le jour où vous réalisez que vous vous ruinez la santé à cause de votre matériel, il est temps d’en changer. Parce que, au risque de me répéter, la photographie c’est d’abord et avant tout du plaisir. Le plaisir de construire une image, en la cadrant soigneusement, d’essayer de capturer un instant aussi décisif que possible. Alors son boîtier photo et son optique deviennent le prolongement de notre œil, le traducteur de nos émotions.

On est bien ensemble, même si parfois on se dit qu’il pèse trois tonnes… Mon œil se colle au viseur, mes doigts sélectionnent le diaph, la vitesse, le collimateur. Je peux déclencher en mode Q ou balancer une rafale, je sais que l’AF me suit, j’ai confiance en lui et ça, ça vaut tout l’or du monde, la confiance dans son matos, croyez-moi !

« Alors ? Tu l’as depuis combien de temps ton Nikon D3s ? » Depuis cent jou… Depuis toujours.

J’ai toujours eu un Nikon D3s.

 

Cinquième Nui - Photos de concerts par Hervé le Gall

Retrouvez Hervé le Gall sur le site Cinquième Nuit – ses photos de concerts – et sur le blog Shots.fr, son espace d’expression personnel. Si vous avez manqué la première partie de cet article, c’est ici !

Illustrations Copyright Hervé le Gall – Tous droits réservés

 

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14 Commentaires sur "Cent jours avec le Nikon D3s par Hervé le Gall – 2ème partie"

  1. Je propose à notre nouveau Nikkoniste d’essayer le Canon Mark iii : il laissera tomber son obsolète Nikon !!!

  2. Je propose à notre nouveau Nikkoniste d’essayer le Canon Mark iii : il laissera tomber son obsolète Nikon !!!

  3. ce n’est pas un texte de photographe….c’est vite vu! tout a été étudié. les formules! les mots! les fausses grossièretés! pour faire vrai! comme les fausses images floues pour faire vrai reportage… c’est un texte de communicant….donc tout y est déguisé….!!!
    dr/

  4. ce n’est pas un texte de photographe….c’est vite vu! tout a été étudié. les formules! les mots! les fausses grossièretés! pour faire vrai! comme les fausses images floues pour faire vrai reportage… c’est un texte de communicant….donc tout y est déguisé….!!!
    dr/

  5. Les remarques de Jacques sont amusantes, et dignes de lui : l’humour à fleur de peau… 😉

    Pour ma part, je suis assez surpris par l’étonnement de ce photographe professionnel qui compare la profondeur de champ du D3s et du EOS 1 Mark IV !
    Connaissant mal Canon, je suis allé sur le site de la marque, confirmer ce que je pensais : l’EOS 1 Mark IV n’est pas un appareil FF ! Son capteur (je cite) est : « CAPTEUR D’IMAGE : Type CMOS 18,6 x 27,9 mm ».

    N’importe quel photographe un peu sérieux sait fort bien qu’un « petit » capteur a pour la même focale affichée sur l’optique, une profondeur de champ plus grande qu’un capteur FF.
    Je propose donc à notre photographe d’essayer un Nikon D300…

    Voilà : je suis content, j’ai fait mon pénible ! 🙂 🙂 🙂

  6. Les remarques de Jacques sont amusantes, et dignes de lui : l’humour à fleur de peau… 😉

    Pour ma part, je suis assez surpris par l’étonnement de ce photographe professionnel qui compare la profondeur de champ du D3s et du EOS 1 Mark IV !
    Connaissant mal Canon, je suis allé sur le site de la marque, confirmer ce que je pensais : l’EOS 1 Mark IV n’est pas un appareil FF ! Son capteur (je cite) est : « CAPTEUR D’IMAGE : Type CMOS 18,6 x 27,9 mm ».

    N’importe quel photographe un peu sérieux sait fort bien qu’un « petit » capteur a pour la même focale affichée sur l’optique, une profondeur de champ plus grande qu’un capteur FF.
    Je propose donc à notre photographe d’essayer un Nikon D300…

    Voilà : je suis content, j’ai fait mon pénible ! 🙂 🙂 🙂

  7. J’ai dit ça un peu par plaisanterie, car les éloges sont assez énormes, surtout venant d’un ancien utilisateur Canon !

  8. J’ai dit ça un peu par plaisanterie, car les éloges sont assez énormes, surtout venant d’un ancien utilisateur Canon !

  9. Par moment on a un peu envie de lui demander combien il a touché de Nikon pour dire tout ça !
    Le seul reproche qu’il fait au D3s est sa faible profondeur de champ, et en même temps il dit qu’elle est inhérente au format du capteur, donc pas un défaut en soi mais une spécificité …

    • Connaissant le bonhomme, on peut affirmer qu’il n’a rien touché. Quant aux défauts du D3S, il est vrai qu’il n’en a guère quand on prend le temps d’y penser vraiment. Ce qui n’enlève rien à la gamme Canon non plus, ceci dit.

  10. Par moment on a un peu envie de lui demander combien il a touché de Nikon pour dire tout ça !
    Le seul reproche qu’il fait au D3s est sa faible profondeur de champ, et en même temps il dit qu’elle est inhérente au format du capteur, donc pas un défaut en soi mais une spécificité …

    • Connaissant le bonhomme, on peut affirmer qu’il n’a rien touché. Quant aux défauts du D3S, il est vrai qu’il n’en a guère quand on prend le temps d’y penser vraiment. Ce qui n’enlève rien à la gamme Canon non plus, ceci dit.