Avec l’arrivée du NIKKOR Z 26 mm f/2.8, Nikon propose un objectif pancake ultra-compact destiné aux photographes souhaitant allier discrétion, légèreté et qualité d’image.
Ce 26 mm se positionne comme une alternative plus haut de gamme au NIKKOR Z 28 mm f/2.8, en offrant une construction plus soignée et des performances optiques supérieures, le tout dans un format encore plus réduit.
J’ai passé deux semaines au quotidien avec cet objectif, voici mon retour complet, avec ses avantages, ses inconvénients et ses limites.
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Présentation et contexte
Le NIKKOR Z 26 mm f/2.8 présenté en février 2023 est actuellement (mai 2025) l’objectif autofocus plein format le plus fin et le plus léger de la gamme Z. Imaginez : 125 g et 23,5 mm de longueur, vous l’oubliez une fois monté sur le boîtier (voir la présentation initiale).
Le NIKKOR Z 26 mm f/2.8 avec son pare-soleil, monté sur le Nikon Z6III
Pour ce test, je l’ai utilisé sur mon Nikon Z6III, l’ensemble est discret et tout léger. Si vous montez cet objectif sur un hybride Nikon Z APS-C comme le Z50II, il cadre comme un 39 mm. C’est l’équivalent du (pas aussi petit) NIKKOR Z 40 mm f/2.
En pratique, ce NIKKOR Z 26 mm f/2.8 s’avère idéal pour la photo de rue, le reportage, le paysage ou la photographie de voyage.
Caractéristiques techniques
Ne vous fiez pas à la taille du NIKKOR Z 26 mm f/2.8. Il a des arguments à la hauteur de ses ambitions :
- Focale : 26 mm (39 mm en DX)
- Ouverture maximale : f/2.8
- Construction optique : 8 éléments en 6 groupes, dont 3 lentilles asphériques
- Diaphragme : 7 lamelles circulaires
- Distance minimale de mise au point : 20 cm
- Rapport de reproduction maximum : 0,19x
- Poids : 125 g
- Dimensions : 70 mm de diamètre x 23,5 mm de longueur
- Filetage pour filtre : 52 mm (via le pare-soleil HB-111)
- Stabilisation : non (via la stabilisation du boîtier)
- Tous temps : oui
C’est convaincant, mais vendu autour de 509 euros (prix courant en mai 2025), cet objectif fait payer sa compacité. Face aux 239 euros du 28 mm f/2.8, la question se pose : les 2 mm et la finition justifient-ils ce surcoût ?
Prise en main et ergonomie
La compacité de cet objectif est frappante, surtout quand vous aurez compris que le pare-soleil est monté, et qu’en le retirant, l’objectif est encore plus court.
Le NIKKOR Z 26 mm f/2.8 sans son pare-soleil, monté sur le Nikon Z6III
Monté sur mon Nikon Z6III, l’ensemble est extrêmement discret. J’ai apprécié cette compacité en photo de rue comme lors de mes sorties en famille. Alors que je délaisse parfois le plein format et le 28 mm f/2.8, pourtant déjà compact, j’ai moins hésité à emporter le couple Z6III + 26 mm f/2.8. Les 30 grammes d’écart peuvent vous sembler bien peu, mais cela n’a rien de rationnel : c’est petit, et ça fait la différence.
Le NIKKOR Z 28 mm f/2.8 monté sur le Nikon Z6III
Autre différence avec le 28 mm f/2.8, parce qu’il faut bien dire que c’est le concurrent évident dans la gamme NIKKOR Z, la bague multifonction est plus fine sur le 26 mm. Comme avec tous les NIKKOR Z, elle offre une rotation fluide et précise.
J’ai apprécié la monture métallique, alors que le NIKKOR Z 28 mm f/2.8 a hérité d’une monture en polycarbonate. Nikon affirme que le polycarbonate est aussi robuste, ce qui s’est avéré vrai pour plusieurs lecteurs ayant tombé leur appareil photo objectif monté. Mais j’avoue que voir le métal a quelque chose de plus rassurant, un autre détail pas rationnel du tout. Cependant le plaisir d’utiliser un objectif passe aussi par là parfois.
Le pare-soleil, bien que minimaliste, permet l’utilisation de filtres de 52 mm, ça peut servir.
Performances optiques
Utiliser un objectif pancake, c’est allier compacité et discrétion. Mais qu’en est-il de la qualité optique ? Les performances du NIKKOR Z 28 mm f/2.8 sont un cran en retrait de celles du 40 mm f/2, le 26 mm f/2.8 peut-il faire mieux ?
Netteté
Avoir une grande ouverture f/2.8, c’est une chose. Encore faut-il que les images soient nettes du centre jusqu’en périphérie. Mes photos tests le montrent : le NIKKOR Z 26 mm f/2.8 donne des images parfaitement nettes au centre dès la pleine ouverture f/2.8.
Sur les bords, c’est un cran en dessous, comme sur la plupart des objectifs actuels. Mais la différence s’amenuise dès f/4 et à partir de f/5.6, les résultats sont très homogènes.
Test NIKKOR Z 26 mm f/2.8 : les aberrations chromatiques restent discrètes
La focale 26 mm favorise les vues rapprochées. Dans ces conditions, j’ai pu constater que le comportement de cet objectif reste cohérent. L’ensemble du champ est homogène. Bien que moins critique en photo de rue, c’est une qualité appréciable en photo de paysage comme en photo d’architecture.
Test NIKKOR Z 26 mm f/2.8 : les vues rapprochées sont d’excellente qualité, en progrès face au NIKKOR Z 28 mm f/2.8
Distorsion et vignettage
Les focales grand angle, et les formules pancakes en particulier, ont parfois tendance à créer de la distorsion en coussinet. C’est le cas avec ce NIKKOR Z 26 mm f/2.8, mais dans la pratique ce n’est en rien un problème :
- les profils de correction automatiques des logiciels de développement se chargent de corriger la distorsion sur le RAW,
- la correction électronique intégrée aux Nikon Z corrige la distorsion sur les JPG, dès la prise de vue.
Le vignettage est visible à f/2.8, l’assombrissement des coins se remarquant dès la visée. Ce vignettage s’atténue dès que l’on ferme l’ouverture, pour disparaître dès f/4.0.
Test NIKKOR Z 26 mm f/2.8 : le vignettage se remarque vite à f/2.8
Test NIKKOR Z 26 mm f/2.8 : le vignettage disparaît dès f/4
Cela peut vous sembler contre nature, mais j’ai apprécié d’avoir un léger vignettage à pleine ouverture : cela renforce le sujet au centre, et m’évite d’ajouter du vignettage en post-production. Les photos sont typées, ce qui les met en valeur lorsque le sujet s’y prête.
Aberrations chromatiques et flare
Le NIKKOR Z 26 mm f/2.8 gère plutôt bien les aberrations chromatiques. Dans les scènes contrastées en contre-jour ou sur des branches d’arbre (c’est le test par excellence pour ces aberrations), les franges colorées sont visibles mais contenues.
Si vous en éprouvez le besoin, elles s’éliminent en un clic dans les logiciels photo experts.
Le traitement optique limite le flare, je vous recommande toutefois de laisser le pare-soleil monté en permanence car la lentille frontale est très exposée. C’est propre à la construction optique.
Cet objectif ne dispose pas du traitement de surface haut de gamme Nano Crystal mais cela ne pénalise pas le comportement global. La toute petite taille de la lentille frontale fait que celle-ci est peu sensible aux éléments extérieurs (comme la pluie). Toutefois, laisser le pare-soleil à demeure reste une pratique plus sage avec un grand-angle.
Utilisation sur le terrain
Sur le terrain, le NIKKOR Z 26 mm f/2.8 s’est montré très agréable à utiliser. Il convient toutefois de vous rappeler que vous utilisez une focale grand angle : prenez soin de bien gérer l’horizontalité de votre cadre, sans quoi il vous faudra redresser en post-traitement.
Test NIKKOR Z 26 mm f/2.8 : attention à l’horizon qui penche vite à 26 mm
La compacité de ce pancake le rend pratiquement invisible une fois monté sur un hybride Z. En photo de rue, c’est un énorme avantage.
Sa légèreté est un autre atout : j’ai pu utiliser mon boitier avec la sangle poignet pendant plusieurs heures sans ressentir aucune gêne. C’est moins vrai avec un zoom comme mon NIKKOR Z 24-120 mm f/4 S. Je ne dirais cependant pas que c’est très différent du NIKKOR Z 28 mm f/2.8, surtout si je prends en compte les 270 euros d’écart de prix.
La mise au point est rapide, silencieuse et fiable, même en basse lumière. Les vidéastes apprécieront.
Test du NIKKOR Z 26 mm f/2.8
La distance minimale de mise au point est de 20 cm et permet des photos en plan rapproché qui donnent un effet de profondeur plaisant. À f/2.8 c’est encore mieux.
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Comparaison avec le NIKKOR Z 28 mm f/2.8
Nous y voilà. NIKKOR Z 26 mm f/2.8 ou NIKKOR Z 28 mm f/2.8 ?
Autant 2 mm d’écart ne font aucune différence entre 198 et 200 mm, autant cette différence est visible entre 26 et 28.
A 26 mm, avec des sujets proches, vous permettez au spectateur d’entrer dans la scène. Cette pratique de la photo immersive est très intéressante en reportage. En photo de rue, vous pouvez inclure dans votre cadre quiconque se trouve à proximité, sans que la personne ne s’en rende compte.
En photo de paysage, l’écart est moins sensible. Vous aurez en revanche plus de marge de manœuvre à 26 mm si vous avez besoin de recadrer ou de redresser l’horizon. Avec un hybride Nikon de 45 Mp, il vous restera toujours assez de pixels.
Comparaison NIKKOR Z 26 mm f/2.8 avec pare-soleil à gauche, NIKKOR Z 28 mm f/2.8 à droite
Comparaison NIKKOR Z 26 mm f/2.8 sans pare-soleil à gauche, NIKKOR Z 28 mm f/2.8 à droite
Face au NIKKOR Z 28 mm f/2.8, le 26 mm se distingue évidemment par sa compacité : plus fin, plus léger et plus discret. Sa construction est plus soignée, avec un barillet en métal contre le polycarbonate du 28 mm.
Sur le plan optique, les deux objectifs offrent des performances proches au centre. Le 26 mm montre une meilleure gestion des aberrations et un contraste légèrement plus marqué. En revanche, le 28 mm, avec son tarif bien plus accessible, reste un excellent choix. Il se rapproche davantage du 26 mm que des objectifs S comme le 35 mm f/1.8.
Si votre critère principal est le rapport qualité-prix, alors le 28 mm l'emporte.
Si vous privilégiez une meilleure qualité d’image et une plus grande compacité, le 26 mm sera le meilleur choix.
Le NIKKOR Z 26 mm f/2.8 monté sur le Nikon Z6III
FAQ NIKKOR Z 26 mm f/2.8
Q : Le NIKKOR Z 26 mm f/2.8 est-il compatible avec les hybrides Nikon DX comme le Z50II ?
R : Oui. Sur un Nikon Z APS-C comme le Z50II, le NIKKOR Z 26mm f/2.8 offre un angle de champ équivalent à un 39 mm. Il devient une focale standard, idéale pour le reportage ou la photo du quotidien.
Q : Le NIKKOR Z 26 mm f/2.8 est-il stabilisé ?
R : Non, cet objectif n’intègre pas de stabilisation optique. Il repose sur la stabilisation du capteur (IBIS) des boîtiers Nikon Z compatibles.
Q : Quelle est la différence entre le NIKKOR Z 26 mm f/2.8 et le NIKKOR Z 28 mm f/2.8 ?
R : Le 26 mm est plus compact, plus léger, construit en métal et plus performant optiquement. Le 28 mm est plus abordable, avec une finition en polycarbonate, mais reste un excellent choix en rapport qualité-prix.
Q : Peut-on utiliser des filtres sur le NIKKOR Z 26 mm f/2.8 ?
R : Oui. Le pare-soleil fourni intègre un filetage pour filtres de 52 mm. Je vous recommande de le laisser en place pour protéger la lentille frontale et limiter le flare.
Q : Le NIKKOR Z 26 mm f/2.8 est-il un bon choix pour la vidéo ?
R : Oui. Sa mise au point rapide et silencieuse, sa compacité, et son absence de pompage de mise au point (focus breathing) en font un excellent objectif pour la vidéo discrète ou embarquée.
Comparaison NIKKOR Z 26 mm f/2.8 vs 28 mm f/2.8
Caractéristique | NIKKOR Z 26mm f/2.8 | NIKKOR Z 28mm f/2.8 |
---|---|---|
Focale | 26 mm (39 mm en DX) | 28 mm (42 mm en DX) |
Ouverture maximale | f/2.8 | f/2.8 |
Construction optique | 8 éléments / 6 groupes (3 asphériques) |
9 éléments / 8 groupes (2 asphériques) |
Distance minimale de mise au point | 20 cm | 19 cm |
Rapport de reproduction | 0,19x | 0,2x |
Poids | 125 g | 155 g (version SE : 160 g) |
Dimensions | 70 x 23,5 mm | 70 x 43 mm |
Monture et finition | Monture métallique | Monture polycarbonate |
Prix indicatif (mai 2025) | 509 € | 239 € |
Avantages | Ultra-compact, haut de gamme, discret | Excellent rapport qualité-prix, très léger |
Inconvénients | Prix élevé, pas de stabilisation, pas de traitement Nano | Finition plus simple, légèrement plus encombrant |
Conclusion
Le NIKKOR Z 26 mm f/2.8 complète la gamme de petites focales fixes Nikon de belle façon. C’est la preuve qu’un objectif pancake peut encore exister à l’époque du piqué à outrance et des capteurs hyper définis.
Netteté au centre irréprochable, distorsion maîtrisée, vignettage et aberrations contrôlés, belle qualité de fabrication : ce NIKKOR Z 26 mm f/2.8 est l’objectif idéal pour les photographes en quête de discrétion et de réactivité.
Je retire toutefois des points à cet objectif en raison d’un tarif de vente élevé. Proposé à 509 euros (mai 2025), il a déjà perdu 80 euros depuis sa sortie (589 euros en février 2023). Il m’est toutefois difficile de le mettre sur un piédestal avec la formule pancake comme seul atout, face au bien moins onéreux NIKKOR Z 28 mm f/2.8 (239 euros) qui reste proche, à la qualité d’image près, dans son ensemble.
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