Des conseils pour choisir et mieux utiliser votre appareil photo par Jean-Christophe Dichant

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Rencontre avec Phil à Paname, photographe des toits de Paris

J’ai découvert Phil à Paname sur Instagram, intrigué par ses photos depuis les toits de Paris et, je dois bien le dire aussi, par la prise de risque de ses modèles qu’il n’hésite pas à faire poser dans des situations pour le moins acrobatiques.

Il ne m’en fallait pas plus pour lui poser quelques questions sur sa pratique photo, tenter d’en savoir un peu plus et comme l’homme est nikoniste de surcroît, cela tombait bien. Après Ruben Dias et Stéphane Menant, voici la rencontre avec Phil à Paname.

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NP : En quelques mots peux-tu nous dire qui tu es, ce que tu fais au quotidien et dans quel monde tu évolues ?

PAP : Je m’appelle Philippe, je suis d’origine basque et quarantenaire cette année. Actuellement “Content Manager” dans le domaine de la communication, la photo a souvent une place importante dans ma vie professionnelle (j’ai travaillé notamment dans le milieu de la mode).

Parallèlement, je vends des prestations photo pour des entreprises et particuliers. Mais je reste néanmoins un amateur. Pour moi la photo doit rester un plaisir et ne pas avoir une vocation alimentaire. Je me laisse ainsi le droit de choisir mes clients et mes modèles sans penser « intérêt pécuniaire » sous forme d’une épée de Damoclès.

Rencontre avec Phil à Paname, photographe des toits de Paris

photo (C) Phil à Paname

NP : Parle nous un peu de ton parcours en photo, comment es-tu venu à t’y intéresser ?

PAP :  J’ai commencé par acheter un appareil argentique lorsque j’étais étudiant aux Beaux-Arts. La photo était au programme. La phase d’apprentissage est bien coûteuse quand tu n’as qu’un budget étudiant pour acheter pellicules et papier tirage. Surtout avec les ratés des débuts.

Après mes études, j’ai gagné un petit compact qui m’a permis de continuer à m’exercer pendant une dizaine d’années (promenades, événements, vacances). C’est en arrivant à Paris il y a 7 ans que j’ai repris plus sérieusement. J’ai conjugué la photographie avec une autre de mes passions : la stégophilie ! (“toiturophilie” pour reprendre ce néologisme).

Rencontre avec Phil à Paname, photographe des toits de Paris

photo (C) Phil à Paname

Les photos prises avec un compact obsolète ne rendaient rien du spectacle magique que je vivais sur les toits. De plus, j’avais un reflex pro au travail pour les shootings de collections prêt-à-porter ! J’ai donc décidé d’investir dans mon premier reflex numérique : un Nikon D90 d’occasion. J’en ai atteint les limites (la montée en ISO par exemple) assez rapidement. Ma chérie m’a alors offert il y a trois ans le plus cadeau de Noël dont on puisse rêver : un Nikon D750 !

Rencontre avec Phil à Paname, photographe des toits de Paris

photo (C) Phil à Paname

NP : Qu’est-ce qui te motive aujourd’hui et t’incite à penser photo au quotidien, à pratiquer aussi régulièrement ?

PAP : Alimenter quotidiennement Instagram m’oblige à une production picturale constante. De plus, tous mes copains issus de mon réseau social de prédilection pratiquent la photo.

Je pars souvent après le travail m’oxygéner la tête sur les toits, c’est l’occasion de produire. Mon sac est toujours prêt et il n’y a pas une semaine qui passe sans que je n’ai pris quelques clichés.

En même temps, j’ai la chance de vivre à Paris. C’est une ville incroyable (j’ai aussi vécu à Marseille, Rome et Toulouse, des bijoux esthétiquement parlant). Ajoutez-y des conditions particulières (un orage, le brouillard, le soleil entre les jambes d’un monument…), les sunrise et sunset (levers et couchers de soleil), une excursion sur le zinc avec ma chérie et sa nouvelle robe, une balade nocturne dans un quartier, une scène de vie dans la rue, deux tourterelles qui roucoulent sur la gouttière d’en face… Finalement, tout est bon pour pratiquer, non ? Et si vous n’avez pas votre reflex, les téléphones modernes font largement l’affaire …

Rencontre avec Phil à Paname, photographe des toits de Paris

photo (C) Phil à Paname

NP : Quelles sont tes références, tes artistes et créatifs préférés ?

PAP : Le monde pop de David LaChapelle m’avait bluffé, on trouve aussi sur mes étagères Bettina Reims, Willy Ronis, Serge Ramelli (voir Notre Dame de Paris de Serge Ramelli) entre autres… Puis j’adore le travail d’Alain Cornu découvert grâce aux réseaux sociaux, un autre stégophile que j’espère rencontrer un jour.

Rencontre avec Phil à Paname, photographe des toits de Paris

photo (C) Phil à Paname

NP : Comment diffuses-tu tes photos, auprès de qui ?

PAP : Instagram au format portrait et un peu Facebook pour les formats paysage ! D’ailleurs j’ai pris l’habitude de composer dans les deux formats lorsque je photographie. Pas d’exposition, ni de livre malheureusement.

Les photos sont toutes sur des disques durs. Peut-être qu’un jour, on les dépoussiérera pour en faire quelque chose. On me demande souvent un site pour acheter mes clichés. Mais on connait tous l’adage des cordonniers les plus mal chaussés : j’ai réalisé un tas de sites web pour les autres… mais pas pour moi !

Rencontre avec Phil à Paname, photographe des toits de Paris

photo (C) Phil à Paname

NP : Tu as une belle présence sur les réseaux sociaux, peux-tu nous dire comment tu procèdes pour développer ton audience ?

PAP : J’ai connu mon heure de gloire sur Instagram avec mon compte @Phil_a_paname, il y a quelques années en étant dans « les 10 comptes parisiens à suivre » ou dans le Nikon Mag. Nous étions très peu de gens à publier des vues parisiennes captées en mode équilibriste sur les cheminées.

Puis ce phénomène a pris de l’ampleur et il est devenu « tendance ». Tout le monde voulait aller sur les toits jouer aux aristochats, du simple touriste à la blogueuse lifestyle pour pique-niquer avec une vue Tour Eiffel.

On a vu des gens improbables débarquer sur le zinc, des photos affluer de partout, et nos comptes sont passés d’extraordinaire (au sens de singulier) à “saoulant, encore un toit”.

Mon “robinet” d’acquisition de nouveaux abonnés s’est fermé et, dans le même temps, les accès sur le zinc ont commencé à clore. Heureusement une vraie communauté s’est mise en place et c’est un plaisir que de partager avec eux.

Maintenant, je sais que chaque nouvel abonné sur ma page est quelqu’un qui va apprécier mes clichés  et non pas des photos dites “bankable” comme la #tourEiffel qui « fonctionne » sur les réseaux quoiqu’il arrive …

Un conseil pour vos réseaux : soyez-vous même et ne vous cachez pas derrière un personnage 2.0 !

Vivez et partagez votre univers photographique à fond, vous trouverez toujours des gens qui apprécieront votre style de photo ! C’est certes chronophage de gérer un réseau social, mais j’ai rencontré des personnes formidables et je m’y suis fait de véritables amis. Ce qui compte c’est de développer son réseau et non pas l’audience. Communiquez, échangez. Un exemple concret : je dois mon poste actuel à la photo, à Instagram et ses copains bienveillants.

Rencontre avec Phil à Paname, photographe des toits de Paris

photo (C) Phil à Paname

NP : Parle nous un peu de tes projets, comment vois-tu l’avenir en tant que photographe ?

PAP : Tant que les toits de Paris ne sont pas tous fermés, je continuerai mes envolées sur le zinc. Après tout, je suis ceinture noire de « rooftop » et je veux obtenir mon cinquième Dan. Par contre je dois changer d’appareil. Je mène la vie dure aux miens. S’ils pouvaient écrire leurs mémoires, j’en prendrais pour mon grade…

Cette année, j’ai quelques beaux projets avec ma dulcinée à faire sur les coups de 6h du matin dans un Paris désert. Il nous faut juste des températures plus clémentes : le dernier shooting sur les toits début Janvier s’est soldé par une trachéite pour madame.

Rencontre avec Phil à Paname, photographe des toits de Paris

photo (C) Phil à Paname

Sinon dans la part d’ombre de mon CV photo, j’ai fait des couvertures pour les romans érotiques d’une amie. C’est un registre pictural très intéressant. Charmer sans montrer, évoquer avec sensualité. À continuer…

Enfin, dans un registre de diversification des lieux dits Urbex (Urban Exploration), j’ai goûté au plaisir défendu des catacombes interdites. @cataphil_a_paname va en profiter pour aller les photographier (mais pour ma photothèque perso… il faut préserver le secret des lieux !)

Une anecdote : j’ai été contacté par le maestro des sous-sols parisiens, Gilles Thomas, et nous avons visité une carrière fermée. Si nous avons échangé, ce n’est pas parce qu’il connaissait ma présence sur Instagram mais parce que j’avais écrit un article plutôt documenté sur ma première descente dans les entrailles parisiennes. (voir Catacombes de Paris).

J’ai décrit ça avec passion ! Et la Passion, elle peut vous ouvrir de nombreuses portes. Alors, je vous le dis avec toute la sincérité possible : vivez et photographiez passionnément !

Rencontre avec Phil à Paname, photographe des toits de Paris

photo (C) Phil à Paname

Merci infiniment Jean Christophe pour cette interview et pour m’avoir donné la parole.

En savoir plus sur Phil à Paname

Vous pouvez retrouver Phil à Paname sur :

Instagram : @phil_a_paname

Facebook : Phila Panam

Blog : Philapaname, photographe et bon vivant

Vous aimerez aussi l’interview de Denis Dubesset, photographe naturaliste.

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2 Commentaires sur "Rencontre avec Phil à Paname, photographe des toits de Paris"

  1. Merci Jean-Christophe de nous faire partager tes rencontres, j’ai beaucoup aimé le personnage, ces photos sur les toits, et le reportage sur les Catacombes Parisienne, incroyablement intéressant.